Apparu sans doute à la fin du IIe s. av. J.-C. dans les Apennins centraux et connu à Rome dès 179 av. J.-C., avec un chevalier adjudicataire de travaux sur le Capitole, l'anthroponyme Aufidius s'est progressivement et abondamment diffusé, de la fin de la République au Haut-Empire romain, au point d'être attesté dans tout le bassin méditerranéen et d'avoir été recensé plus de sept cents fois. Cette recherche, essentiellement fondée sur des sources épigraphiques et littéraires, s'attache à trouver les racines originelles du nom et des hommes, à décrire et analyser les modes de la diffusion et de l'extension, cinq siècles durant, de ce nomen, et à déterminer la conscience que les hommes qui le portaient pouvaient en avoir. L'enquête onomastique et la prosopographie ainsi conduites, c'est l'histoire d'un nom qui s'écrit peu à peu, où l'on suit le devenir des hommes à travers les vicissitudes de la vie politique, économique et sociale - des guerres de conquêtes dans l'Orient grec aux guerres civiles ou à l'avènement d'un nouvel empereur - et où l'on voit se dessiner quelques portraits de sénateurs, de chevaliers et de notables locaux, un éleveur de paons, fin gourmet ; le gendre du rhéteur et écrivain Fronton, conseiller de Marc Aurèle ; un puissant notable d'Ostie...