Trois auteurs nous parlent de leur oeuvre tissée d'Histoire.
Les écrits de Jacques Sojcher échappent à la loi des genres, traversés qu'ils sont par le sans-loi du génocide nazi qui a détruit son père.
Pierre Mertens s'est forgé, très jeune, le projet romanesque qu'il poursuit toujours, parce qu'il a dû apprendre à se taire en même temps qu'il apprenait à parler.
Jean Claude Bologne nous livre une typologie de ce que peuvent être aujourd'hui les rapports de la fiction à l'Histoire, ancienne et contemporaine.
Savez-vous ce que c'est qu'un survivant ? C'est un miraculé de l'Histoire, un rescapé par hasard d'un accident planétaire, car la mort d'un seul être est cosmique et l'assassinat de six millions de femmes, d'hommes et d'enfants, apocalyptique.
Jacques Sojcher
Mes personnages sont toujours des reconquérants, ce ne sont pas des conquérants, ce sont des gens qui ont quelques chose à regagner. Ils ont tous, au départ, perdu quelque chose, ils sont en faillite, ils se mettent quelquefois en banqueroute, mais c'est pour avoir à reconquérir le terrrain perdu. Et quelquefois, ils y arrivent.
Pierre Mertens
En fait, notre vision de l'histoire et de la Vérité historique est à l'image de notre perception judéo-chrétienne du monde. Comme Dieu, la réalité mise en scène dans le roman est absolue et transcendante. Mon opposition aux formules traditionnelles du roman historique tient donc de l'athéisme littéraire. Je ne conçois la réalité ni comme un absolu, ni comme une transcendance.
Jean Claude Bologne