Historiographie de la Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie a longtemps occulté son histoire, en particulier les 2800 ans de préhistoire austronésienne, puis kanake, ainsi que ses racines pénales. La réalisation d'un premier bilan historiographique s'imposait donc afin de permettre à tous de mesurer les enjeux sociétaux de cette histoire encore en cours d'élaboration, et de permettre aux praticiens, tant calédoniens que métropolitains ou anglo-saxons, de savoir qui fait quoi, pourquoi et comment. Cette étude, très minutieuse, permet de visualiser l'émergence d'une pensée historique depuis la Seconde Guerre mondiale et de distinguer la mise en place de deux écoles historiques antipodéennes.
Cette production historique se trouve à la croisée des chemins puisqu'elle reste fortement marquée par des comportements communautaires et s'avère écartelée entre les forces du dedans et les forces du dehors, évoquées en 1998 dans le préambule de l'Accord de Nouméa. Ce texte singulier s'articule autour d'une histoire calédonienne qui reste encore partiellement à construire, évoquant les ombres et les lumières de la colonisation. Et l'auteur de montrer qu'après avoir fait « mémoire des fautes commises », ce préambule « historique » voulu par les trois partenaires signataires de l'Accord de Nouméa indique comment la reconnaissance réciproque qu'il institue peut permettre l'édification d'un destin commun.