Jean de Nostredame est connu pour la publication en 1575 des Vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux que la critique médiéviste a souvent critiqué ou dénigré pour ses « inventions ». Camille Chabaneau avait mis au jour des proses historiographiques qui révélaient l'ampleur d'un travail historique et littéraire, d'une pensée linguistique au coeur du XVIe siècle provençal. Par l'édition des Mémoires Historiques, réalisée d'après le manuscrit original d'Aix-en-Provence, la place de Jean de Nostredame est ainsi considérablement réévaluée. Nous ne sommes pas en présence d'un « faussaire », mais d'un humaniste provençal dont l'oeuvre et l'action ont été méconnues, négligées, et que l'on doit relire à l'aune de nos connaissances actuelles. Jean de Nostredame devient ainsi un historien et un écrivain dont la pensée s'est effacée, et ce à cause de la situation particulière des lettres occitanes, tombant en quelque sorte dans « un trou de la pensée littéraire et linguistique ». Il n'est que justice aujourd'hui de le redécouvrir et d'apprécier ce que furent son oeuvre et sa pensée.