Homo narrans, c'est le sujet humain anthropologiquement saisi comme conteur d'histoires, l'Homme aux mille points de vue, aux mille voix. À l'analyse immanentiste du récit qui prévaut généralement en narratologie, l'ouvrage propose de substituer une approche énonciative et interactionnelle.
Le Tome I. Les Points de rue et la logique de la narration, est centré sur la problématique énonciative et interactionnelle des points de vue. Il distingue ces derniers selon leur source énonciative, leurs marques linguistiques et leurs effets textuels. Ce cadre, confronté à de grands textes (la Bible, les contes de Maupassant. Les Lauriers sont coupés, etc.), met en lumière des enjeux interprétatifs de premier ordre.
Dans le Tome II. Dialogisme et polyphonie dans le récit, l'analyse énonciative des points de vue permet de définir le discours rapporté comme un discours représenté - comme la représentation des espaces mentaux par l'énonciateur citant. L'analyse des formes complexes de cette représentation (corpus d'A. Emaux, B. Camus, J. Semprun, L. Calaferte, L. Salvayre, etc.) montre les relations dialogiques, d'ordre cognitif notamment, que l'énonciateur entretient avec lui-même et avec les autres.