Ce texte redéfinit la place qu'occupe l'art cinématographique dans le nouveau rapport au monde instauré par le numérique et la globalisation.
A l'aube du XXe siècle, la naissance du cinéma a correspondu à un besoin de l'humanité, qui perdure aujourd'hui encore, même s'il est devenu minoritaire vis à vis des formes plus récentes d'audiovisuel. La thèse de Jean-Michel Frodon est que le cinéma est désormais « en situation critique », aux deux sens du terme : il est affaibli dans le contexte du tout numérique et de la mondialisation, mais ses caractéristiques propres le mettent en situation d'alimenter une réflexion critique sur le monde contemporain et la multiplicité des images qui nous entourent.
« Le rapport au collectif et le rapport au réel, caractéristiques du cinéma, lui donnent la capacité d'ouvrir pour chacun à la fois un rapport et un écart avec les images et avec les histoires. Le cinéma rend possible la construction d'un lien avec le monde des humains et avec soi-même comme membre de ce monde. »