1956-1960.
Une nouvelle capitale est en train de s’élever au centre du Brésil, toutes sortes de gens confluent vers ce nouvel espoir de travail et de vie.
Conscient de l’importance du moment le père du narrateur se donne pour mission de relater au jour le jour cette nouvelle vie en train d’éclore. Il vit à côté du gigantesque chantier dans la Ville libre, entre ville provisoire et bidonville, peuplée d’ouvriers, d’ingénieurs, de commerçants et de prostituées.
Autour de la construction de Brasília se mêlent les espoirs et les exploits, les constructeurs de la ville, les visiteurs célèbres ou non, les bâtisseurs de société et les rêveurs des sectes qui s’assemblent dans le désert du planalto brésilien. Et alors qu’il croit lire un reportage sur une utopie réalisée le lecteur tombe dans les rets du romancier et dans le tourbillon vertigineux de la subjectivité.
Il se perd sur les traces de Valdivino, le paysan du Nordeste, et de son mystérieux grand amour, la prophétesse Íris Quelemém qui règne sur le Jardin du Salut. Il suit les courses du jeune garçon fasciné par la cycliste aux tresses brunes, l’épopée de l’ouverture de la route Belém-Brasília, les amours clandestines du père, ses spéculations financières et les dettes qui le jetteront dans la prison où va le voir son fils adulte pour comprendre ses secrets.
João Almino capte les voix qui affluent vers cette ville mythique et en restitue le souvenir dans un style incomparable et transparent à l’image de la lumière de Brasília.