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Le nouveau recueil de Pierre Ouellet, Huées, forme un retable avec deux autres recueils : Buées et Ruées. Huées y représente la partie centrale, l’autel sacrificiel qui en constitue le cœur immolé, arraché. Les hululements qu’il fait entendre, plus hauts que les hurlements de ses victimes, sont le souffle resté sur terre des vies emportées qui ne parlent plus que par la bouche de leur colère, de leur désir, de leur amour et de leur haine. Le poème, comme la prière, accentue le bruit de leur respiration d’après la mort, le son que rend l’haleine à nouveau fraîche que la mémoire des survivants garde tel un secret de la vie achevée.