Pour moi qui ai en mémoire les premiers vers du Rouslan et Ludmila de Pouchkine, et les ruissellements de sa poésie, j'ai l'oreille sensible à la fluidité des vers qui suivent le filon d'or fin et précieux avec une grâce serpentine, un tracé de mémoire qui remonte à la source et sait s'épancher en cascades dans l'ensoleillement des années d'enfance et les voluptés des fleurs les plus tendres. C'est le sentiment que j'ai eu à la lecture de cette nouvelle traduction des Hymnes de Hölderlin... Je les donnais à lire à Pierre Garnier qui les aima aussi, et si nouveauté il y a, elle s'accompagne d'un sentiment d'évidence... le ton le plus juste, je crois... justifie cette entreprise émouvante... Une lumière s'allume et ne nous quitte plus...