Hystérie
« L'hystérique pénètre dans l'autre (et dans l'analyste via le contretransfert) sous les dehors d'un enfant plein de charme déguisé en adulte, séduisant l'autre pour qu'il se laisse égarer par l'image, pour qu'il abandonne tout désir charnel et qu'il accepte la transcendance des ordres supérieurs que lui dicte on ne sait trop quelle présence divine... Le père interne est ici une structure fragile. Confronté au besoin de s'adapter à la réalité, l'hystérique déteste la structure psychique qui arrache progressivement l'enfant aux bras ouverts de la Vierge-mère. » - Christopher Bollas
Une légende tenace tient l'hystérie freudienne pour disparue - trop viennoise, trop misogyne, trop confuse. Christopher Bollas, témoin aux premières loges de l'épidémie de personnalités multiples aux États-Unis dans les années 1980, et de la diffusion incontrôlée du diagnostic d'état-limite montre ici qu'il n'en est rien. Et pour en retrouver le sens et la raison, il puise chez les grands auteurs de la psychanalyse : Fairbairn, Winnicott, Masud Khan, Lacan...
Cette hystérie profondément repensée n'est plus, comme chez Freud, centrée sur le père. Elle procède, en amont, des rapports des mères avec leurs tout-petits. Elle n'est pas plus féminine que masculine. On ne saurait enfin la soigner sans faire part aux patients de la théorie qu'on s'en fait.
À l'appui de ses thèses audacieuses, Christopher Bollas livre ici une foule d'exemples cliniques, où la plume du clinicien trempe dans l'encrier du scénariste et du dramaturge.