Ce jour de printemps, Fred Uhlman, jeune avocat plein d'avenir, se rendit comme d'habitude à son cabinet pour y étudier les dossiers en cours. Mais on était en 1933, à Stuttgart, et Fred Uhlman était juif. Le coup de téléphone fut très bref : «Il fait beau à Paris aujourd'hui. Aujourd'hui.»
Uhlman avait compris. Il rassembla quelques vêtements, un peu d'argent, sauta dans sa voiture et quitta pour toujours sa ville, sa famille, son pays...
Ce bref récit est, dans sa sobriété et sa concision, un écho bouleversant de la plus affreuse tragédie de l'histoire humaine. Arthur Koestler ne s'y était pas trompé, qui avait le premier fait l'éloge de la «qualité musicale obsédante et lyrique à la fois» du talent de Fred Uhlman, «comme si Mozart avait écrit Le Crépuscule des Dieux»...