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Toute la Flandre, ainsi s’intitule l’une des plus belles œuvres d’Émile Verhaeren. Celle dont parle Luc Beyer de Ryke est divisée. Le Mouvement flamand est en quête d’une nation. La langue, à ses yeux, est « tout le peuple ». Pour réaliser son dessein, ses protagonistes collaboreront avec l’Allemagne impériale en 14-18, avec le Reich en 40-45. À la différence de la Wallonie, où la collaboration est réelle également, en Flandre, l’héritage, sans être revendiqué, est assumé par le plus grand nombre. En témoigne l’enquête de terrain menée par l’auteur. Pour la réaliser, il s’est immergé dans un univers trop peu connu – parfois même totalement inconnu – des francophones.
Découvrez l'ouvrage du célèbre journaliste Luc Beyer de Ryke qui explique les causes de la collaboration en Flandre lors des deux guerres mondiales !
EXTRAIT
Oswald, lui, n’a pas attendu l’athénée et des textes d’Henri Conscience ou des poésies de Guido Gezelle pour sentir battre dans sa poitrine « le cœur de la Mère Flandre ». C’était de naissance. Son père, Flamand, avait épousé une Allemande. À l’époque la femme suivait son mari. Gabi Guenter n’eut besoin ni du Code Civil ni des usages pour le faire. Elle embrasse avec amour et ardeur les convictions d’Herman et ses sentiments « thiois » et « orangistes ». Pour les époux Van Ooteghem la Belgique de 1830 était née d’une illégalité. « Notre roi était Willem I. » Celui que les francophones appellent Guillaume I. Des francophones qui, en particulier à Gand, étaient Orangistes et le demeurèrent jusqu’en 1840 et plus… Mais cet « Orangisme » ressemble peu à celui qui animait les parents d’Oswald.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien présentateur du Journal télévisé de la RTBF, à deux reprises parlementaire européen dans le groupe libéral présidé par Simone Veil, Luc Beyer de Ryke, francophone des Flandres, fut élu au conseil provincial et au conseil communal de Gand. Observateur de la vie politique, amoureux de l’Histoire, il cherche à comprendre « les raisons » qui ont porté une partie des Flamands à collaborer avec l’envahisseur – par deux fois –, et auxquelles un vice-Premier ministre et Ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, faisait récemment allusion.