Internelle ardence
Églogue d'Alain Santacreu
« Lire, attentif à la pensée du poème contre la pensée littéraire. Le poème ne se laisse ni comprendre ni expliquer, il n'est pas écriture sur mais écriture avec ou contre. « Qui n'est pas avec moi est contre moi », a-t-il dit. La pensée du poème est la non-pensée de l'apathéia.
Il ne faudrait écrire que devant le regard de Dieu, d'une main nuptiale, le corps retourné, dans l'écoute suprême de Son Nom, avec le sérieux de l'enfant la mer dans un coquillage. Écrire en creux, jusqu'au coeur du coeur où le souffle dessine le silence. Un poème est toujours un corps donné à entendre en résonance avec le Corps du Christ.
Compagnon, tu n'es pas né poète, c'est un métier que tu as reçu par grâce et dont l'exercice exige une patiente méthode : poïesis et theoria. La poïesis est une pratique d'extraction de la pensée. Son but, l'apathéia, la pureté du coeur, ouvre la voie à la contemplation spirituelle, la theoria. Le poème porte au plus haut avènement de la prière, l'art de se déprendre de cette partie passionnelle de notre âme qui nous empêche de devenir des anges. » (Alain Santacreu, extrait de l'églogue au présent recueil)
« Qu'il est douloureux de ne pas être capable de faire comprendre que la vérité est la Vérité alors que les mots savent eux, que Verbe et Vérité sont Un ! » (T. Jolif)