Ismaël et Isaac
La Bible regorge de récits de rivalité fraternelle, souvent meutrière. À telle enseigne que dans Le Complexe de Caïn, son précédent livre, Gérard Haddad qualifiait cette rivalité de « péché originel de la société humaine ». Mais le texte sacré propose un antidote : l'histoire d'Ismaël et Isaac, dont le père, Abraham, est considéré à la fois comme le père du peuple juif, un aïeul essentiel du christianisme et l'un des prophètes de l'islam. Tout est fait pour opposer ces frères. Ils vont pourtant réussir à coexister pacifiquement, sur le modèle du « bon voisinage », sans jamais oublier qu'ils ont besoin l'un de l'autre, malgré leurs différences.
C'est ainsi qu'ironiquement, le plus grand exemple de fraternité heureuse nous est donné par ceux-là mêmes dont les descendants, pris dans le conflit israélo-palestinien, se déchirent aujourd'hui. Comment se fait-il qu'un dialogue raisonné entre les fils d'Abraham ne semble plus possible ? Quelles sont ces forces centrifuges de plus en plus puissantes qui poussent à la radicalisation ?
Restituer le lien symbolique qui unit les enfants d'Abraham, telle est la condition nécessaire au retour du dialogue.