L'Istanbul d'aujourd'hui, avec ses 15 millions d'habitants et ses circulants en nombre indéfinissable, n'a plus rien à voir avec celle d'il y a vingt ans à peine. Mégapole choyée par un pouvoir qui l'a promue en vitrine de sa puissance et de son identité refabriquée, qui fascine un " arrière-pays " de plus en plus vaste et diversifié, Istanbul a radicalement changé de dimensions et de fonctions. Ce livre en propose un portrait unique, fasciné et fascinant.
Istanbul est un continent urbain inconnu, trop souvent réduit à quelques prétendus hauts lieux – de plus en plus perdus dans l'immensité métropolitaine environnante – extraits d'un imaginaire réducteur, aux figures par trop rebattues. Il y a pourtant urgence à sortir des lieux communs pour prendre la mesure de l'organisme urbain monstrueux devenu ces deux dernières décennies la principale métropole du bassin méditerranéen, au pouvoir attractif croissant.
Mégapole choyée par un pouvoir qui l'a promue en vitrine de sa puissance et de son identité refabriquée, mégapole qui fascine un " arrière-pays " de plus en plus vaste et diversifié, Istanbul a radicalement changé de dimensions et de fonctions. Outre l'étalement vertigineux qui la caractérise, avec toutes les conséquences catastrophiques pour son environnement, elle est le théâtre de profondes transformations, à la fois physiques, économiques et culturelles.
Laboratoire de la " Nouvelle Turquie ", elle est à la fois le lieu de la reconstruction de la référence ottomane – source de fierté –, le lieu où les paillettes du tourisme mondial côtoient la tension autoritaire installée par le régime, et le terrain d'expérimentation de nouvelles façons de vivre, entre économie de la consommation et tentations de repli autour d'identités collectives réinventées.