Jacques Becker fait partie de ces cinéastes dont l'œuvre n'est toujours pas reconnue et appréciée à sa juste valeur. Et pourtant ses films ont marqué de leur empreinte le cinéma français des années 40 et 50. Aujourd'hui à l'exception de Casque d'or et du Trou, films unanimement et à juste titre considérés comme des chefs d'œuvres, la plus grande partie du cinéma de Becker reste mésestimée lorsqu'elle n'est pas complètement oubliée.
Jacques Becker ou la fausse évidence propose une approche nouvelle de cette œuvre visant à en démontrer la parfaite cohérence. Battant en brèche les lieux communs et les idées reçues qui ont alimenté pendant des décennies bon nombre de critiques consacrées au cinéaste, Jean-Louis Vey analyse en détail la thématique de chaque film. Il met ainsi en évidence l'existence d'un versant rose et d'un versant noir dont les limites ne sont pas toujours évidentes à cerner tant le cinéma de Becker se révèle complexe et foisonnant. Un détour par la psychanalyse permet ensuite à l'auteur de porter un regard neuf et inattendu sur certains aspects de l'œuvre. La dernière partie de l'ouvrage qui offre des analyses détaillées de l'utilisation du noir et blanc ainsi que du rôle joué par l'ombre et la lumière ou par la parole et le silence vient rappeler la perfection formelle des films de Becker.
Dans ce livre Jean-Louis Vey s'adresse à tous les amoureux du beau cinéma pour les conduire au cœur de l'une des œuvres majeures du cinéma français.