Jacques Chevallier
Le dernier maire français d'Alger
S'il est un nom qui soulève encore des réactions passionnées chez ceux qui ont vécu les dernières années de l'Algérie française, c'est bien celui de Jacques Chevallier. Député-maire d'Alger, secrétaire d'État aux Armées puis ministre de la Défense dans le gouvernement Mendès France, ce personnage haut en couleurs a été un des rares à chercher désespérément la meilleure façon de maintenir l'Algérie sous influence française, alors que l'indépendance commençait à paraître comme inéluctable. Libéral, ouvert au dialogue, profondément humain, auteur d'un ouvrage, Nous, Algériens, publié dès 1958 chez Calmann-Lévy, il fut à la fois rejeté par les tenants du système français et par les combattants algériens engagés sur la voie de la coupure définitive. Mais c'est à lui que firent appel le général Salan et le chef de l'OAS Jean-Jacques Susini pour élaborer les accords avec le FLN qui tendaient à préserver les intérêts des Européens dans une Algérie indépendante. Resté à Alger après 1962, il prendra finalement la nationalité algérienne.
Voici le portrait d'un homme profondément attaché à l'Algérie, représentatif d'une époque où les valeurs établies faisaient place, dans la violence, à l'ère mondiale de la décolonisation.