Frigyes Karinthy disait : « je ne plaisante jamais avec l'humour ». Et on vous en donne la preuve avec les quarante nouvelles rassemblées dans Je dénonce l'humanité.
L'ironie karinthienne appuie férocement sur les petits défauts et les grandes manies de l'espèce humaine. Ses mesquines préoccupations quotidiennes, ses nombreuses inquiétudes existentielles et métaphysiques pointent ici leur nez dans des tableaux où l'absurde et le paradoxal sont rois.
Un père essaie d'aider son fils à résoudre un problème de mathématiques, un joueur d'échecs se met à chanter pour retrouver vigueur et courage, un arrogant clame sa discrétion légendaire, un détective tire des conclusions bien trop hâtives... et le banal devient grandiose.
La modernité insolente de ces « tranches de vie » résonne fort dans notre XXIe siècle. Leur humour corrosif convoque celui de Charlie Chaplin, ou de Pierre Desproges.