«Dans un pays où la police parle bien plus de ses droits que de ses devoirs,
quel espace de liberté peut bien subsister pour les citoyens ? Ces droits
revendiqués par les policiers ne peuvent que signifier, parallèlement, le
renoncement à la critique quant à la qualité de leurs activités. Lorsque
la parole du policier ne peut être réfutée, c'est toute la liberté d'expression
qui se trouve mise en cause. Il est nécessaire que des témoins ou des
observateurs se fassent entendre. C'est le rôle qu'a tenté de jouer, depuis
le printemps 1994, l'Observatoire des libertés publiques et son bulletin
mensuel Que fait la Police ? Avons-nous réussi à décrire les aspects
malfaisants de la police et à sensibiliser les esprits ? Peut-être pour une
minorité. Sans doute pas pour le plus grand nombre. Est-ce une raison
pour renoncer ? Sans doute pas !»