Je serais folle de vous si je ne l'étais d'un autre
George Sand fut en relation avec ce que le XIXe siècle compta de célèbre, et ce dans tous les domaines. Parmi ses correspondants les plus connus, on trouve bien sûr des écrivains, des éditeurs, mais aussi des musiciens et des peintres, des hommes politiques... dont beaucoup de génies. Certains d'entre eux tiennent une place particulière, dont en premier lieu le peintre Eugène Delacroix, qu'elle appelle familièrement « Lacroix ».
De 1834, année où elle fait sa connaissance, à 1863, année de la mort du peintre, ils restent fidèles l'un à l'autre, en dépit de leurs divergences. Ce qui les unit envers et contre tout, au-delà de leur relation privilégiée à Chopin, c'est leur profond amour de l'art. Ainsi Sand écrit-elle dans une lettre datée de 1862, après avoir admiré les fresques de Delacroix dans l'église Saint-Sulpice à Paris : « Ceux qui sentent l'art se sentent avec vous dans une région de vie, de grandeur, de puissance et de magnificence où la critique n'a pas le droit de pénétrer. »