Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit
« Il s'agissait de le traverser, ce couloir, le plus lentement possible, sans se toucher, sans même s'effleurer. Cela pouvait prendre plusieurs longues minutes. Privé de lumière, le temps s'étirait, et nous aussi. Le moindre souffle déclenchait alors l'hystérie, et il n'était pas rare de prendre un coup de genou dans le foie ou dans le nez. Des larmes nous montaient brusquement aux yeux, et il était difficile de décider si l'on pleurait de joie ou de douleur. »
Voici un livre en puzzle, 154 courts chapitres - récits, portraits, souvenirs, tableaux, légendes, rêveries, tout à la fois. Par bonds successifs, on croise ainsi Buster Keaton et ses chaussures, un Picasso amoureux des chauves-souris, le chien Snoopy et l'ombre de Tristram Shandy ; on visite les faubourgs de Rome, les trottoirs de Houston Street (NY) ou la gare de Chambéry. Les pièces s'assemblent en cascade dans ce voyage vibrant où se mêlent les pas du narrateur et ceux de son père, figure omniprésente et absente à jamais.