« Je me souviens avoir dit un jour à la radio : « si les piles de votre transistor sont usées, vous pouvez leur donner un coup de fouet en trempant l'appareil dans votre baignoire. » Des mecs l'ont fait. Plein. Et ils ont le droit de vote. »
Aussi féroce qu'irrespectueux, toujours irrésistible, Jean Yanne avait tous les talents. Ce qui nous fait sans doute le plus cruellement défaut aujourd'hui est son regard subversif et provocateur sur la société française. Ce regard que l'on retrouve dans la plupart de ses films, de Tout le monde il est gentil aux Chinois à Paris en passant par Moi y'en a vouloir des sous ! Vous tenez dans vos mains ses phrases les plus incisives issues de cette veine provocatrice et polémique, celle qui s'attache à la bêtise de l'homme, et en particulier de l'homme en société. Qu'il dézingue d'un trait ou d'un texte argumenté les institutions politiques, religieuses, culturelles, médiatiques, les hommes d'affaires, les syndicats, l'administration et toutes les manifestations du pouvoir, le jeu de massacre est d'autant plus réjouissant qu'il est d'une justesse édifiante. Composé de textes en partie inédits, et magnifiquement illustré par Tito Topin, un livre on ne peut plus d'actualité.