Au-delà de la décadence
Figure scandaleuse du Tout-Paris de la fin du dix-neuvième siècle, Jean Lorrain est aujourd'hui peu lu. On se rappelle son duel avec Proust. On se rappelle le surnom « d'enfilanthrope » dont il se gratifiait lui-même. On le cite sans s'y arrêter dans les histoires littéraires. Quentin Mouron s'approprie cette oeuvre méconnue, hantée de masques, peuplée de visions, parfumée d'éther. Il s'attache à montrer comment, dans la postérité de Baudelaire et de Huysmans, certaines des grandes figures de Lorrain dessinent à la fois l'angoisse du monde réel - envisagé comme un piège - et la possibilité, encore ténue, de surmonter cette angoisse.
Publié pour la première fois en 2016 par les éditions de La Grande Ourse et modifié en profondeur en 2020, L'Age de l'héroïne raconte l'histoire de Franck, détective new-yorkais perdu tantôt dans les vapeurs de la hype berlinoise, tantôt sur les routes brûlantes du Nevada - anti-héros cultivé, toxicomane désespéré, à bout de souffle, à bout d'extase, à bout de vertige, alter-ego contemporain des personnages de Jean Lorrain.