« Napoléon n'aime pas Fouché et Fouché n'aime pas Napoléon... »
Voici le portrait d'un « génie de la trahison » - l'homme le plus détesté (et le plus puissant) de France à son époque. « Lorsque Joseph Fouché prend le ministère de la Police, écrit Stefan Zweig, ce n'est encore qu'un poste subalterne. Il est chargé de surveiller et de renseigner. Mais il ne détient pas le pouvoir depuis trois mois que ses protecteurs s'aperçoivent avec effroi que le ministre de la Police contrôle les autres ministres, le Directoire, les généraux, toute la politique. Ses filets s'étendent à tous les emplois et à toutes les charges ; dans ses mains convergent toutes les nouvelles ; il fait de la politique, à côté de la politique ; il s'occupe des affaires de guerre, à côté du ministère de la Guerre ; partout il étend les limites de son pouvoir, au point que, finalement, Talleyrand est obligé de définir de nouveau, avec dépit, la position du ministre de la Police : "Le ministre de la Police est un homme qui se mêle de ce qui le regarde, et ensuite de ce qui ne le regarde pas". »