Entre 1943 et 1944, Leïb Rochman, auteur du chef d'oeuvre À pas aveugles de par le monde, vit caché dans des conditions extrêmement difficiles, quelque part en Pologne. D'abord dans la double cloison d'une cuisine chez une paysanne, avec sa femme, sa belle-soeur et deux amis. Puis dans un grenier et enfin dans une fosse.
La voix de Leïb Rochman, incantatoire et douloureuse, décrit la catastrophe qui les oblige à vivre ainsi. Cette souffrance fait écho à la destruction du peuple juif tout entier.
En dépit de la peur omniprésente, des maladies, de la faim et du froid, tous continuent d'observer l'essentiel des commandements de la foi juive ; c'est là l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage.
Rochman dit son aspiration à bâtir une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'être humain, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un État juif, précise Rochman, en Eretz Israel. Là même où il s'éteindra en 1978.