Quand on « écoute » la vie de Christine Garnier, tout de suite on a l’impression qu’elle était née pour les voyages, l’audace, l’aventure, l’étrange — toutes les audaces et toutes les aventures, celles de l’esprit, du cœur et de l’âme. Mais ce n’était pas la simple avidité de connaître le monde, la vie, les êtres, qui la poussait à faire sa première expérience du mariage à seize ans, à poser pour les couvertures de « Marie-Claire », à parcourir, seule, pour de grands journaux ou pour un grand éditeur, des régions au cœur de l’Afrique où aucune femme blanche ne se fût jamais risquée sans escorte armée. En réalité, c’est une « bougeotte de l’âme » qu’elle a toujours eue. La sorcellerie d’Afrique et d’ailleurs, l’Islam, les philosophies orientales, l’amour, l’amitié des grands hommes, le danger — à travers tout, elle a poursuivi la même quête, la même exigence, parfois jusqu’au désespoir. Même le succès (qui ne se souvient au moins de son livre Les héros sont fatigués et du film qu’on en tira ?), même les attachements extraordinaires qu’elle suscitait, rien ne pouvait éteindre en elle cette inquiétude... jusqu’à un certain jour où, paradoxe des paradoxes (mais toute la vie de Christine Garnier est jalonnée de « signes » et d’« intermédiaires » étranges surgissant toujours au moment « donné »), une rencontre avec Maurice Chevalier lui ouvre soudain la porte que depuis tant d’années elle cherchait...

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