Février 1830. Le jeune Victor Hugo, dont la Marion de Lorme vient d'être censurée pour des raisons politiques, s'apprête à faire jouer au Théâtre-Français, bastion classique, un drame romantique flamboyant, Hernani, et recrute à cet effet une armée de jeunes artistes, parmi lesquels Théophile Gautier, Gérard de Nerval et Pétrus Borel, tous ennemis des vieux dogmes et des conventions sociales, chargés de défendre sa pièce lors des premières représentations, d'en assurer le bon déroulement et de la protéger des assauts des « grisâtres » classiques.
À partir de textes originaux (manuscrits, journaux intimes, récits, articles de presse, témoignages), cette pièce, comédie historique, restitue l'agitation d'une époque de bouleversements, qui vit l'Empire succéder à la Révolution, la République à la Monarchie, où les choses de l'intelligence captivaient la foule, où la franche camaraderie peuplait cénacles et arrière-boutiques, où les artistes en devenir, frénétiques et bigarrés, assoiffés d'idéal et de punch, de femmes et d'alexandrins, cherchaient leur propre style sur la voie de l'émancipation et considéraient Victor Hugo, pour la plupart, comme un guide, un phare, un frère.