La Belle Hélène de Constantinople est le roman en prose dérimé qu’inspira à Jean Wauquelin une chanson de geste du XIVe siècle dont l'édition critique a été récemment donnée par Claude Roussel chez Droz. Elle retrace l’histoire mouvementée d’une sainte héroïne, victime du désir incestueux de son père ; au plaisir suscité par l’abondance des péripéties s’ajoute un dessein didactique et édifiant, présent dans la source mais largement amplifié par le prosateur. L'édition critique rend accessible un texte demeuré inédit et établit l'importance significative d’une œuvre publiée en 1448 à la demande de Philippe le Bon. Elle comporte l'étude du manuscrit, dont le luxe – support, calligraphie et illustration – manifeste le souci de prestige qui animait la politique culturelle de la cour de Bourgogne au cours du XVe siècle, particulièrement durant le règne de Philippe le Bon. L’étude biographique de l'auteur et une analyse comparée avec la chanson de geste montrent comment La Belle Hélène, participant à un vaste mouvement de littérature dérimée, concourt à l'avènement d'une nouvelle esthétique romanesque et signale l’essor du mécénat ducal. Un glossaire et des notes facilitent la lecture et apportent, avec l'étude de la langue, une contribution à la connaissance du moyen français., ,,