La berge
Ku Wenxuan, secrétaire du Parti d'un bourg du bas Yangzi, doit sa carrière en partie à la légende de sa « filiation révolutionnaire ». Mais au début de la Révolution culturelle, accusé d'avoir usurpé son identité et dénoncé par sa femme pour ses moeurs dissolues, il est brutalement déchu de ses fonctions. Soumis à d'éprouvantes séances de critique publique, vilipendé puis incarcéré, il trouve refuge sur l'eau en devenant batelier. Son fils, Ku Dongliang, le narrateur, le suit dans sa relégation et tentera sans succès de le réhabiliter.
Dans un style sobre et simple, Su Tong nous livre une histoire cruelle - la vérité, au fond, ne compte pas, mais la manière dont on l'utilise pour servir une cause, promouvoir ou abattre un individu -, teintée d'une violence sourde où la sexualité est omniprésente et la politique toujours en arrière-plan.