Le 6 août 1945, quand la première bombe atomique
explose au-dessus de Hiroshima, les plus influents physiciens
allemands, réunis autour de Werner Heisenberg et de Carl
Friedrich von Weizsäcker, se défendent d'avoir jamais construit
une telle arme, et prétendent même avoir veillé à partir de 1942
à ralentir la recherche nucléaire allemande.
Soixante ans plus tard, l'historien berlinois Rainer Karlsch
exhume la vérité. Des scientifiques ont bien travaillé, sous
l'égide de la SS, à la construction d'un réacteur et à l'élaboration
d'une minibombe A, qu'ils ont testée par deux fois avec
succès, en 1944 et en 1945, causant la mort de plusieurs
centaines de prisonniers. Mais en mars 1945, alors que
Heinrich Himmler et Albert Speer comprennent que «l'arme
miracle» de Hitler n'est pas assez aboutie pour pouvoir changer
le cours de la guerre, l'avancée des Alliés met un terme à ces
recherches.
Ces révélations fracassantes apportées par Rainer Karlsch
s'appuient sur des comptes rendus de recherches, des plans
de constructions, des prises de vue aériennes, des journaux de
scientifiques mais aussi d'espions russes et américains.
L'auteur a en outre lui-même procédé à des mesures sur le
terrain, identifiant avec précision les isotopes laissés par les
deux explosions atomiques soixante ans auparavant.