La Brière d'Alphonse de Châteaubriant
Alphonse de Châteaubriant (1877-1951) a mis une décennie pour écrire La Brière. Paru en 1923, le roman connut d'emblée le succès. Ses ventes (600 000 exemplaires, sans les traductions) furent les plus fortes de l'entre-deux-guerres.
Ancien combattant, meurtri par les carnages de la Grande Guerre, il milita pour la réconciliation franco-allemande. Jusqu'à l'aveuglement, croyant trouver des « mérites » à la dictature hitlérienne.
Ce qui n'enlève rien à son oeuvre romanesque. Déjà, Monsieur de Lourdines (prix Goncourt 1911) révélait un écrivain hors pair.
La Brière est un livre d'une singularité inouïe. Jouant de sa connaissance et de son amour du terroir (il vivait à Piriac), Châteaubriant compose un récit d'une modernité d'écriture étonnante. Une tragédie grecque retransposée.
Avec Maurice Genevoix et Jean Giono, il est l'autre grand voyant de la France enracinée.