Depuis l'effondrement de l'URSS et l'effritement de la puissance économique nipponne, la Chine semble être en voie de s'accaparer un avantage comparatif déterminant en Asie dont on mesure mal les conséquences. Or, la relation entre la diaspora chinoise et l'Etat chinois, deux acteurs qui modulent considérablement le système des relations internationales, reste nébuleuse. L'objectif premier de cet essai est justement d'éclaircir la nature des rapports qu'entretient la Chine avec la diaspora chinoise et d'en mesurer la portée. En outre, il tente de cerner en quoi cette relation Etat-émigré spécifique affecte les relations sino-russes depuis la chute de l'URSS. La viabilité du «partenariat stratégique» signé en 1996 entre la Chine et la Russie transcende-t-elle les relations entre la Chine et la diaspora chinoise ? Comment la Chine perçoit-elle la place de la Russie dans l'espace géostratégique du Nord-Est asiatique ? Cette place est-elle compatible avec la présence de plusieurs milliers de Chinois ayant émigré en Extrême-Orient russe ? Cet essai tente de répondre à ces questions et identifie les enjeux stratégiques qui en découlent.