Qui n’a connu madame de Saint-Joseph ? mais tout le monde l’a connue. Elle a promené ses épaules dramatiques, ses hoquets larmoyants et ses tirades, de la Gaîté à l’Odéon, de Paris à Marseille, de Marseille aux États-Unis, et cela sans jamais pouvoir vivre un jour, une heure en paix avec les directeurs que le sort lui a livrés. Elle était grande, superbe, blanche, haute en couleur, riche en tournure : des cheveux noirs à les tordre, des dents à casser un million, une poitrine à le digérer.