La compréhension d'autrui
Essai de psychologie descriptive
Maxime Chastaing s'étonne de l'embarras manifesté
par les philosophes pour s'assurer de l'existence des
autres : ne va-t-il pas de soi que nous coexistons depuis toujours avec nos semblables et que nous ne
doutons pas de leur présence tant que nous ne spéculons
pas ? Il s'agit dès lors de dénoncer avec énergie le faux
problème philosophique de la connaissance d'autrui, tout
en s'employant à rendre compte, grâce à la psychologie, des
conditions de notre communauté d'existence.
Cette perspective proprement psycho-philosophique
est déployée dès 1934, dans un travail inédit à ce jour, La
compréhension d'autrui. Essai de psychologie descriptive.
Proche à cette époque de Gabriel Marcel et d'Emmanuel
Mounier, après avoir été l'élève de Jean-Paul Sartre au
lycée du Havre, Chastaing est un des premiers en France à
discuter les thèses de la phénoménologie allemande,
d'Edmund Husserl à Max Scheler. Il anticipe ce faisant sur
la phénoménologie d'autrui que Sartre développera, non
sans résoudre par avance des difficultés que ce dernier
mettra du temps à apercevoir.