La conscience de l'humain
Dialogue entre psychanalyse et pensée chinoise
Comment penser nos maux actuels de civilisation, atteintes narcissiques collectives et individuelles, souffrance de la jeunesse et du féminin, montée de la haine primaire et d'une épidémie des « ismes » : populismes, islamismes, transhumanismes, complotismes ?
Cet essai l'envisage suivant deux axes psychanalytiques, la pensée de Melanie Klein et celle de Lacan. La théorie kleinienne permet une relecture du passé, des répercussions inconscientes et des répétitions du réel traumatique du XXe siècle, responsables de cette « perte de soi » des masses modernes annoncée par Hannah Arendt, aux mécanismes de défense responsables de l'emballement maniaque de notre monde. La transformation actuelle de la société vers le tout numérique affecte profondément l'homme, dont la « nature » d'être parlant est menacée dans le XXIe siècle.
La « clarté décisive » que Freud espérait ne viendra pas de la science seule mais aussi d'un dialogue entre pensées et civilisations. La voie indiquée par Lacan en fin de son séminaire L'Ethique de la psychanalyse à partir de sa lecture de Mengzi (Mencius), permet un croisement entre pensée freudienne et pensée confucéenne, ce que développe le livre. Il s'agit d'ouvrir à l'antique sagesse chinoise, d'y chercher des passerelles pour élargir la conscience de l'humain et de gagner sur les forces destructrices à l'oeuvre.