L'assassinat d'Henri III, laissait la France plus déchirée que jamais. Les ligueurs, catholiques, ardemment soutenus par le roi d'Espagne, tiennent les places fortes du royaume ; et sa capitale, Paris. Henri IV, légitime roi de France et protestant, soutenu par les puissances Réformées d'Europe, peine à se faire reconnaître. Constamment le cul sur la selle, il doit conquérir son royaume, négocier, au prix fort ! les ralliements des uns et la fidélité des autres, ménager partout les susceptibilités et les appétits - et Paris reste imprenable.
Sa conversion, appuyée d'une robuste propagande, sera l'acte politique décisif de ces années de trouble. Sully, avec sa verve coutumière, s'en fait le chroniqueur passionné.
"Mais, nonobstant toutes vos remontrances & allégations, Sa Majesté vous dit que l'affaire de madame sa sœur & de M. le comte de Soissons lui importait plus pour le repos de son esprit, que Roüen, ni toute la Normandie, les affaires générales prenant un tel train que la plupart suivraient les exemples de Meaux, Bourges & Lyon, si tôt qu'il serait sacré."