« Notre société voudrait-elle nous faire croire à une vie sans risque ? Mais une vie humaine sans risque, ce n'est plus une vie humaine, ce n'est guère qu'une mort déguisée.
La corrida le montre au plus haut degré : la vie est risque. Effraction salutaire. »
« La corrida ? Je suis tombé dedans par ma famille, comme Obélix dans la marmite de Panoramix : quand j'étais petit. Et j'ai été saisi. À 18 ans, quand je suis entré au séminaire, j'ai choisi comme sujet libre de philo : Faut-il ne plus aller aux corridas ? Valait-il vraiment la peine de risquer sa vie devant un toro ? Devenu aumônier d'arènes, j'ai côtoyé les toreros : un poids inouï pesait sur leurs épaules. J'en ai moi-même ressenti quelque chose en osant me "mettre devant" quelques jeunes bêtes. Il m'a fallu mettre des mots sur ce qui me paraissait indicible. Voici donc comment m'apparaît aujourd'hui ce que j'appelle le mystère de la corrida. »