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Stéphane Bordarier est peintre, d'abord et avant tout. Par périodes il écrit, tenant un journal lors d'un long séjour italien, ou intervenant sur un artiste dont le travail a capté son attention. Bordarier est un peintre qui écrit, comme il lit et écoute de la musique, autant d'activités qui accompagnent depuis toujours son travail.
Écrire sur les autres est une façon de prolonger le regard par la réflexion. Le peintre écrit pour s'arrêter, analyser, comprendre. Les circonstances font naître des textes. Ils témoignent de rencontres, et plus encore de ce que le peintre en fait.
Stéphane Bordarier est un peintre du peu : des contraintes qui limitent, fixent un cadre, offrent une liberté. Lorsqu'il écrit, c'est afin de trouver son propre chemin. Les mots permettent de comprendre, mais plus encore de se désencombrer. L'écriture est un détour fécond, un moyen de retourner à sa peinture, délesté de ce qui a été laissé sur le papier.
Cet ouvrage vaut pour tout ce que la peinture de Bordarier ne raconte pas, mais qui l'alimente sans cesse : le quotidien, les doutes, la mémoire, les enthousiasmes et les désirs d'un peintre aujourd'hui. De quoi il se nourrit, contre quoi il se bat, les choses et les gens qu'il aime, et comment tout cela interfère de façon fructueuse avec la continuité résolue du travail, c'est-à-dire perturbe, mais aussi renforce sa détermination à se maintenir sur sa ligne originale, à l'écart.
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