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S’il y a une véritable légitimité à considérer que la critique littéraire des XIXe et XXe siècles constitue un ensemble qui mérite d’être cartographié pour lui-même, c’est que le terme de littérature, autour de 1800, vient supplanter celui de Belles-Lettres naguère ouvertes à un espace plus large que nos trois genres — la poésie, le théâtre et le roman —, et c’est aussi que, dans le même temps, disparaissent les Arts poétiques et leurs prescriptions : l’imitation des modèles maintenant a vécu, comme la mimèsis héritée d’Aristote, et la rhétorique dont le code contraignant bridait l’inventivité du Sujet est de plus en plus contestée. Par ailleurs, à côté de la parole que les écrivains eux-mêmes peuvent tenir sur la littérature, le développement de la presse, désormais, permet l’essor de la critique journalistique tandis que la refondation de l’Université au début du Premier Empire ouvre à un discours érudit qui va peu à peu gagner en rigueur et élaborer de véritables méthodes. Trois critiques se mettent en place qui permettent la constitution d’un savoir sur la littérature, mais un savoir où l’apport de chacune d’elles varie selon les époques : l’ambition de ce livre est ainsi de présenter doctrines et méthodes, de préciser le mouvement dans lequel elles se sont trouvées prises ou qu’elles ont initié, et de dégager les lignes de force qui ont traversé deux siècles de critique.