La démocratie captive
Quand le pouvoir devient usurpation
Depuis l'avènement de la démocratie en France, peut-être en raison d'une faiblesse de représentativité des élus, la vie politique est marquée par la recherche récurrente d'hommes providentiels, capables de gouverner avec une légitimité supérieure à celle du Parlement. Cet imaginaire du Grand Homme, qui fait implicitement allusion aux fondements mystiques du pouvoir monarchique, a forgé l'esprit constitutif des institutions de la Ve République. Force est de constater qu'un tel dispositif a pourtant fini par aggraver la dépossession à laquelle il promettait de mettre un terme. Depuis plusieurs décennies, la crise de la représentation des couches majoritaires de la société se fait ressentir à nouveau, n'offrant pour alternative qu'un retour à un pouvoir autoritaire, de facture populiste, consacrant l'impuissance et la démagogie. Est-ce à dire que la France est condamnée à vivre une polarisation de sa vie politique, oscillant sans cesse entre élitisme et populisme ? Cet essai propose les ressources conceptuelles permettant de sortir d'une telle impasse en détaillant les moyens d'une mise en pratique renouvelée, plus démocratique, de notre monarchie républicaine.