L'attaque terroriste du 11 septembre n'a pas simplement bouleversé l'équilibre géopolitique de la planète, elle a également révélé les causes profondes de la crise d'identité que traversent actuellement les démocraties. L'idéal d'une société fondée sur la raison instrumentale tel que l'on défini les Lumières, s'avère aujourd'hui impuissant pour redonner aux populations du monde libre le sentiment d'appartenance et de solidarité nécessaire à leur cohésion. Spirituellement castré par la pléthore des choses et des images, n'ayant plus assez d'énergie intérieure pour affirmer ce que Tocqueville appelle la «volonté d'avenir», l'individu consumériste est une proie rêvée pour la fureur barbare. En examinant les effets socialement mortifères de la pragmatisation et de la massification des consciences à l'âge de la révolution informatique, cet essai explore les conditions d'une renaissance culturelle basée sur la pratique communautaire de la réflexion et le débat d'idées qui permettrait aux sociétés «ouvertes» de renouer avec les valeurs éthico-politiques qui les ont vu naître.