Bertrand Vergely poursuit sa réflexion stimulante sur le transhumanisme et montre la dangerosité totalitaire que le désir d'immortalité fait peser sur la société humaine toute entière.
Dans cet essai vif et stimulant, Bertrand Vergely poursuit sa réflexion amorcée dans La Tentation de l'homme-Dieu sur le désir d'immortalité, désir proprement totalitaire de faire advenir une société parfaite.
Pour le philosophe, trois grandes névroses dues à l'idée de l'homme-Dieu caractérisent notre époque : la névrose à l'égard de la vie qui se traduit par les nouvelles parentalités, la névrose à l'égard de l'homme qui se traduit par l'apparition du robot affectif et la névrose à l'égard du réel qui se traduit par le triomphe du virtuel. Tous ces changements ont en commun la disparition du réel, ce que les philosophes appellent l'être. Cette disparition n'est pas un hasard. Derrière elle se profile le retour à la pensée magique. Un nouvel irrationalisme ainsi qu'un nouvel obscurantisme sont en train d'apparaître à travers la négation de nos limites biologiques pour qu'enfin l'homme puisse tout maîtriser. Cela répond à un fantasme profond inscrit dans l'inconscient du monde occidental à travers sa fascination pour le sujet indifférencié.
L'homme-Dieu est fort tant qu'il n'est pas démasqué. Comme tous les pervers, il n'aime guère que sa perversion soit nommée. Elle perd alors tout son pouvoir. En ce sens, ce livre s'emploie à démasquer la perversion de l'homme-Dieu et à montrer que cette idée domine notre société post-moderne.