Depuis la Révolution française au moins et jusqu'au mouvement Black Lives Matter, les sociétés contemporaines n'ont cessé de s'en prendre aux monuments et statues de grands hommes érigés sur la place publique par des détournements, déboulonnages ou destructions divers. De la colonne Vendôme en 1871 aux figures contestées de l'esclavagisme et du racisme, en passant par les effigies de Staline ou de Lénine après la chute du communisme, les statues de dictateurs abattues lors des Printemps arabes, cette mise à mal interroge l'anthropologie de ces répertoires d'action, les discours historiques que ces monuments cristallisent et la fabrique d'événements désormais mondialisés.