L'administration Bush a-t-elle menti pour justifier la guerre d'Irak ?
Trois ans après l'invasion du pays, qui est encore loin d'être pacifié, cette
question hante toujours les esprits. Mais en dépit de la dizaine de
commissions d'enquête qui, aux États-Unis et ailleurs, ont été formées
pour instruire la manipulation du renseignement lors de la crise
irakienne, les tentatives visant à prouver la duplicité des gouvernements
ont toutes échoué. La Maison-Blanche n'a pas inventé l'idée que
Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive pour lui
faire la guerre. Elle a bien rapporté les informations que les services de
renseignement lui ont communiquées.
Les services américains semblent ainsi porter la responsabilité de cet
échec. Un échec qui suit de près celui des attentats du 11 septembre,
qu'ils ont été incapables de prévenir. Conséquence : les services
américains sont en pleine restructuration. Et les réformes touchent tous
les aspects de la chose «renseignement» : les cibles prioritaires, le
fonctionnement au niveau national et international, la conduite des
opérations... Pour chapeauter l'ensemble, une institution aux allures de
«ministère du Renseignement» a même été créée.
Comment les services ont-ils pu à ce point se tromper ? Quel rapport
entre la guerre d'Irak et les attentats du 11 septembre ? Qu'est-ce qui
rend la lutte contre le terrorisme international si problématique
aujourd'hui ? Pour répondre à ces questions, ce livre décortique cette
«double défaite» et analyse les nouveaux défis du renseignement, tant
américain qu'international.