Alternativement défenseur héroïque de la liberté d'information quand il est grand reporter ou complice servile des puissants quand il sert des médias tenus par l'argent, le journaliste a une image ambiguë.
Il doit de fait composer avec les contraintes propres au métier (réactivité, urgence, polyvalence, disponibilité, concision, etc.), mais surtout il subit, en partie à son insu, les puissants rapports de force propres aux champs politique et économique.
À partir de cas très concrets - une manifestation de rue, la fausse agression du RER D, la crise du journal Le Monde et les avis de son médiateur, etc. - ce livre analyse toute la part d'arbitraire qui gouverne les luttes entre les journalistes, machines à produire l'« événement ». Plus largement, il donne les instruments permettant de comprendre la fabrique de l'actualité et les modalités de production de l'« opinion publique ».