Les réflexions menées depuis 25 ans par les chercheurs en dynamique concurrentielle ont trait pour l’essentiel aux pressions compétitives externes sur les actions et les réactions concurrentielles des firmes et sur les avantages supposés liés à ces comportements. Les contributions proposées restent ainsi fidèles à l’approche quasi paradigmatique « portérienne » de la stratégie de façon particulière et de la tradition néoclassique et son corollaire la rationalité des acteurs de façon générale. Bien que les avancées soient indéniables en matière de prise en compte du mouvement (les actions et les réactions), du rapprochement du contenu et du processus (conjugaison de la réflexion et du contexte) et du caractère concret des comportements concurrentiels, la majorité des travaux reste fondée sur la faible prise en compte de l’interaction des acteurs, sur le peu d’intérêt pour les facteurs psychologiques et sociologiques et sur la considération le plus souvent d’organisations relativement homogènes, de grande taille, opérant dans des secteurs connus, etc. Deux dimensions semblent avoir été négligées : le cognitif et l’émotionnel, susceptibles de permettre de mieux appréhender les fondements et les mécanismes des choix stratégiques opérés.
Ces considérations sont au coeur de cet ouvrage qui met en exergue l’intérêt de conjuguer le rationnel (une appréciation dite objective de l’environnement), l’irrationnel et l’émotionnel (que ce soit via l’explicitation du sens donné aux nouvelles initiatives ou des actions orchestrées par pure imitation, par jalousie ou par orgueil).
Cet objectif vise à satisfaire le lecteur académique – chercheur confirmé ou en formation, consultant, enseignant – mais également le stratège qui trouveront dans les développements proposés de nouvelles perspectives théoriques ainsi que des pistes tournées résolument vers l’action.