LES Fées se réunirent un jour, et l’une d’elles, parlant en leur nom, dit ceci :
— La vie des pauvres hommes, si souvent malaisée, est digne de pitié. Les réalités qui les entourent sont assez tristes. Ils n’ont de véritable joie que dans l’illusion et le mensonge. Consentons à ce qu’ils nous appellent sur leurs théâtres, où ils représentent souvent tant de pièces sombres, désolantes comme leur existence elle-même. Laissons-les jouer avec notre magie et avec nos prestiges ; acceptons, sans sacrilège, qu’ils nous empruntent, puisque ce ne sera qu’en rêve, notre baguette merveilleuse, nos chars aériens, les génies qui sont nos serviteurs.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.