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C'est Catherine Lara qui rythme les premières pages de ce roman,
narquois et doux requiem érotique pour une société défunte.
«Babylone, c'est la fête au château
On va enfin changer de peau
Les masques sont de trop
Ils n'auront pas le dernier mot.»
Le jour où Carla déguise son petit frère Carlos en jeune femme,
elle ignore qu'elle le pousse vers la perspective la plus importante
de sa vie : «En tout cas, il faut le dire, rien au monde n'avait produit
sur et en moi un effet comparable à celui qui résulta de cette
vaine attente, l'attente du pays d'Oscar Wilde.» Elle ignore aussi
qu'il rencontrera Antonio, qui berce sa mère au son de sa voix : «Il
se pencha sur elle et, comme d'habitude, c'est lui qui chanta pour
l'endormir. Et, comme d'habitude, pénétrée par cette voix devenue
sa richesse depuis des années, elle s'endormit.» Elle ignore
enfin qu'il va s'enchanter de sa propre mort : «Sa décision de me
tuer me réjouit donc, et, si je m'étais tué moi-même, comme je
l'aurais frustré, cet enfant !»
Un savoureux badinage au coeur du crime.
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