"Oui, j'ai ri. Vous croyez que ça m'amuse ?
Oui, monsieur le proviseur, j'ai ri. J'ai perturbé
le cours de français en riant. J'avoue,
à deux genoux, je demande pardon.
Non, ça, c'est exagéré. Il n'appréciera pas,
monsieur le proviseur. Le mieux est d'en
dire le moins possible, de baisser les yeux,
de prendre l'air désolé. Et de se concentrer.
Pour ne pas rire."
Louise attend d'être reçue par le proviseur. Les
minutes s'égrènent, elle laisse vagabonder ses
pensées. Il y a tant de choses dans sa tête, dans
son ventre : son amour des mots qui comblent le
vide, et ses rires qui la saisissent soudain, incontrôlables,
énigmatiques et pourtant si bons.