Aldous Huxley avait raison : la biotechnique contemporaine menace d'altérer radicalement la nature humaine et de nous propulser dans une «post-humanité» effrayante. Francis Fukuyama ne se borne pas à adresser un constat solidement argumenté, il tire les conséquences :
«La nature humaine modèle et détermine les différents types possibles de régimes politiques, si bien qu'une technique assez puissante pour remodeler ce que nous sommes risque bien d'avoir des conséquences potentiellement mauvaises pour la démocratie libérale et la nature de la politique elle-même. Nous n'avons à accepter aucun de ces mondes futurs sous le faux étendard de la liberté, qu'il soit celui des droits de reproduction illimités ou celui de la recherche scientifique sans entraves. Nous ne devons pas nous considérer nous-mêmes comme les esclaves obligés d'un progrès technologie inéluctable... La liberté véritable signifie la liberté, pour les communautés politiques, de protéger les valeurs qui leur sont les plus chères ; et c'est cette liberté-là qu'il nous faut exercer à l'égard de la révolution biologique d'aujourd'hui.»
L'auteur de La Fin de l'histoire est depuis douze ans au cœur des débats les plus cruciaux. Ce livre connaît déjà un retentissement mondial, parce que Fukuyama pose toujours les vraies questions, avec son intuition de philosophe et sa grande culture, mais sous une forme accessible à tous.